Voyage à
Dhorpatan et Kagkot
en octobre 2011
Par
Monique Chantrel, Annie Mouchet, Claire Rougé
Catherine Leconte et Pierre Chantrel
Après un voyage Paris Katmandou effectué sans aucun problème, nous gagnons Pokkara très rapidement afin de préparer notre départ vers Dhorpatan puis Kagkot. Nous séjournons à la guesthouse de Tashiling d’où nous découvrons au lever du jour une vue superbe de l’Annapurna.
Phurbu Gyaltsen profite de notre passage pour nous inviter chez sa sœur pour manger de succulents momos et nous faire ainsi découvrir son lieu d’hébergement. Il est toujours aussi actif et continue à donner des cours dans une école tout en continuant ses études.
Comme nous l’avait annoncé Thupten, nous ne rejoindrons pas Dhorpatan en passant par Burdibang : la mousson, très forte cette année, a provoqué 7 glissements de terrain rendant la piste impraticable. Nous devons donc prendre la route qui passe par Baglung, Béni puis Darbang et continuer à pied pendant 2 jours et demi en passant par le col du Jaljala à 3400m.
Nous profitons de notre passage à Baglung pour prendre rendez vous avec « l ‘Education Officer » du district afin de lui présenter le rôle de notre association à l’école de Dhorpatan et d’évoquer les différents problèmes de cette école. Bien que l’on soit un samedi, seul jour de congé pour les écoliers et le personnel enseignant, Monsieur Hari Gautam accepte de nous recevoir avec beaucoup de gentillesse . Il vient de Baktapur et n’est en poste à Baglung que depuis 4 mois. Il se montre intéressé par notre action mais ne semble pas connaître les problèmes de l’école de Dhorpatan que nous lui présentons : le manque d’enseignants et de locaux et le nombre important d’élèves par classe. Cette rencontre nous permet d’avoir quelques informations sur le fonctionnement des écoles au Népal :
– le ratio normal est d‘un enseignant pour 45 élèves (il est supérieur à 65 à Dhorpatan et serait voisin de 100 s’il n’y avait que des enseignants gouvernementaux !).
-100 nouvelles classes seront construites dans le district pour la prochaine année scolaire.
– une classe 7 devrait ouvrir à la rentrée prochaine à Dhorpatan puis une classe 8 l’année suivante.
– Les enseignants bénéficient de 10 jours de formation par an…
D’après Monsieur Hari Gautam, nous serions la seule association étrangère à soutenir une école dans le district de Baglung.
Puis c’est le départ pour Dhorpatan par le col du Jaljala car le chemin habituel est impraticable à cause des éboulements!
arrivée à Darbang
pause thé prés du Jaljala
Rizières près de Darbang
Le mardi suivant, nous arrivons enfin à Dhorpatan, contents de pouvoir se poser un peu au sec car la mousson est toujours là, avec ses sangsues et ses chemins boueux et détrempés. Nous avons vite compris pourquoi il était préférable d’acheter des bottes aux enfants de l’école et excusons volontiers l’absentéisme de certains élèves car beaucoup de chemins sont impraticables.
Dès notre arrivée, nous faisons un passage rapide à l’école. Une surprise importante nous attend : deux nouvelles classes sont presque terminées, elles ont été construites en 2 mois à l’initiative d’une ONG locale qui serait financée par des Coréens. Les travaux doivent se terminer juste après la mousson.
Une rapide visite dans les classes nous permet de voir que, malgré l‘absentéisme dû à la mousson, les classes sont bien remplies.
Nous sommes attendus le lendemain à 10 h. Nous assistons à un spectacle de chants et danses au cours duquel nous découvrons les talents de musicien du directeur (il a même composé une petite chanson pour l’Arche de Dolanji).
Après cette cérémonie d’accueil particulièrement chaleureuse, une réunion est organisée avec le comité d’école.
L’effectif de l’école : 395 enfants sont actuellement inscrits à l’école
une vingtaine viennent d’autres villages dont Bobang.
Kinder Garden : 54 ;
Classe 1 : 47
Total : 101 (27 filles, 74 garçons)
Classe 2 : 66 (21 filles, 43 garçons)
Classe 3 : 65 (28 filles, 32 garçons)
Classe 4 : 67 (29 filles, 38 garçons)
Classe 5 : 43 (6 filles, 36 garçons) Classe 6 : 50 (24 filles, 26 garçons)
– Au Kinder Garden, l’assiduité des enfants est peu importante.
– l’effectif dans les classes 5 et 6 reste important.
– L’accroissement de l’effectif serait dû à la renommée de l’école et au fait qu’elle soit aidée.
– 22 enfants de Dhorpatan sont actuellement en classe 7 et 8 à Bobang. Le directeur nous demande si on peut sponsoriser 2 enfants.
– Aucun enfant tibétain n’est scolarisé dans l’école.
– Le manque de filles inscrites en classe 5 n’est pas expliqué, et il y a aussi disproportion au Kinder Garden. Dans les autres classes le ratio filles/garçons tend à s’égaliser.
Les enseignants :
– Chek Bahadur Adai est toujours directeur de l’école . Il a pris beaucoup d’assurance et semble très fier de nous montrer une école qui fonctionne bien malgré des conditions très difficiles.
– 2 autres enseignants sont salariès du gouvernement.
– 1 enseignant est financé par le comité d’école.
– 2 enseignants sont financés par l’Arche de Dolanji. Phurbu Dolma a arrêté de travailler en Mai. Elle a été remplacée par Tul Bahadur Kimai . Malheureusement, il était absent lors de notre passage, il était parti passer des examens. Il semble donner toute satisfaction et nous avons donc pérennisé son contrat .
– 1 enseignante, embauchée pour une année par une ONG locale, aide l’enseignante chargée du Kinder garden et de la classe 1.
Les nouvelles classes : Seulement 400 000 roupies ont été apportées par l’ONG locale pour financer les nouveaux bâtiments ; il reste donc 200 000 roupies (2000 €) à trouver pour finir la construction.
– La dotation gouvernementale : D’après le comité d’école, celle ci n’a été versée que cette année.
LES BESOINS :
– Trouver 2000 € pour finir les nouveaux bâtiments ainsi que le financement pour équiper ces nouvelles classes en mobilier ;
Les deux nouvelles classes
L’école aura besoin de 2 nouveaux enseignants ayant un niveau supérieur afin d’enseigner dans les classes 6 et 7 et il faut leur prévoir un salaire plus important.
– Les uniformes : nous demandons au directeur de veiller à ne donner des uniformes qu’aux enfants qui fréquentent assidûment l’école.
– Fournitures scolaires et peut-être aussi une photocopieuse !
Autres nouvelles de Dhorpatan :
– L’électricité va bientôt arriver : normalement, fin novembre, une partie des maisons pourra bénéficier d’un branchement électrique. Une petite centrale hydroélectrique a été construite. Toul le matériel : générateur, câbles, poteaux… est arrivé à dos d’hommes.
les fils électriques sont installés
A terme, toutes les maisons de la vallée devraient pouvoir en bénéficier. (il y a 350 maisons dans la vallée proche et 2000 maisons dans la grande vallée, soit environ une population de 10 000 habitants.)
la mini centrale électrique
L’agent de liaison entre Tashiling et Dhorpatan estTashi Tseten qui parle anglais et pourrait peut-être correspondre avec nous quand il va à Pokhara ( ?)
-l’école évangéliste que nous avions vu en 2008 est toujours là. Elle a simplement déménagé. Elle propose un internat mais celui ci est fermé faute d’effectif.
Elle accueille tout de même 130 enfants jusqu’à la classe 4. Neuf enseignants y travaillent , l’un d’eux un est d’origine Tibetaine ,les autres sont des chrétiens.
3 enfants tibétains sont scolarisés en maternelle.
– La communauté tibétaine continue de diminuer. Beaucoup de tibétains vont à Katmandou et n’interviennent plus à Dhorpatan ce qui inquiète ceux qui restent.
Conclusion :
L’impression laissée lors de la visite de l’école est bonne. Le directeur et l’ensemble des enseignants se sont bien mobilisés pour faire fonctionner cette école le mieux possible avec le peu de moyens dont ils disposent. Les membres du comité d’école sont également beaucoup plus impliqués. Ils apprécient que notre aide s’installe dans la durée.
Toutefois il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité de l’enseignement.
Nous avons également senti la naissance d’une relation amicale et de confiance entre les enseignants, les membres du comité d’école et nous.
– Le fait que notre aide parvienne par Thupten, représentant la population tibétaine de la vallée, a nettement amélioré les relations entre les communautés tibétaines et népalaises ce qui fait que Thupten, ravi de cette situation, trouve qu’on l’aide ainsi beaucoup à accomplir son travail et ne demande aucune rémunération.
la deuxième partie de cet article parlera de Kagkot!