Visite de l’école
Nom de l’école : Tenjin Norgey Primary School
Adresse : Mukot VDC2 ward N°3 Kagkot. Dolpo District. Nepal
L’école se compose de 2 corps de bâtiments à angle droit, comprenant 4 salles de classe et
un bureau où sont rangées les fournitures. Cet hiver, les villageois ont construit eux-mêmes
des chambres pour loger les professeurs (il manque encore de la literie) et une cuisine,
encore peu équipée d’ustensiles mais où trône une belle thermos de 3 litres de bonne
qualité pour garder le thé au chaud tout le long de la journée.
Il n’y a pas de sanitaire, juste un tuyau d’arrivée d’eau en plein air.3
Les salles de classe sont très exiguës, équipées de tables et de bancs robustes fabriqués
cet hiver par un charpentier venu de Dunaï, avec le bois collecté par les villageois eux-mêmes.
Dans la nursery, les enfants doivent s’entasser à 7 par bancs. A l’arrivée de
nouveaux élèves venus des hameaux, 3 jours plus tard, les enfants seront assis par terre,
sur une moquette, en attendant de pouvoir faire un échange de salle avec les chambres. Le
charpentier a aussi fabriqué les armoires et les lits pour le bureau et les chambres.
La pause pipi des enfants se fait pour l’instant au bord du lit de la rivière, filles et garçons
chacun de leur côté.
L’école compte une soixantaine d’enfants, répartis entre :
Nursery : 20/25 enfants de 4 à 5 ans
LKG (Lower Kinder Garden) 15 enfants de 6 et 7 ans
UKG (Upper Kinder Garden) 11 enfants de 8 à 9 ans
Classe 1 : 8 enfants de 9 à 10 ans (2 enfants ont plus de 10 ans)
Ici, à 3200m d’altitude, l’école a commencé le 15 mars et fonctionne 6 jours sur 7 de 9h à
15h avec une pause d’une heure pour le repas de midi. Chaque matin, les enfants ont un
quart d’heure de gymnastique, suivi du chant national avant de rentrer en classe dans un
ordre parfait. Le vendredi après-midi est réservé aux activités manuelles ou sportives et le
samedi est férié au Népal.
Il a 3 professeurs payés par le gouvernement (17500 Rs) :
Goharna Raj Paudel directeur
Bisnu Prasad Adhikari
Mme Dhana Laxmi Rokaya
Et, avec les finances de l’Arche de Dolanji, Sunita Moktan et le cuisinier.
Les 2 premiers professeurs sont originaires du sud du Népal, la dame est de Dunaï. Ils ont
un niveau classe 10 (seconde chez nous) et ne parlent guère anglais.
Sunita a 26 ans, elle a été recrutée par Kedar et sera aussi notre coordinatrice sur place,
supervisée par Kedar. Elle a un bon niveau (bac + 3) parle très bien anglais et a déjà
enseigné 3 ans dans la fondation Chantal Mauduit à Katmandu. Elle enseignera ici l’anglais
et les sciences. Elle nous a paru très motivée et nous a même surprises par sa rapidité
d’adaptation.
Le système d’enseignement au Népal est le même qu’au collège chez nous : un enseignant
par matière, qui tourne dans les différentes classes (même en nursery, bien que ce soit
surtout Dhana qui y passe le plus de temps)
L’équipe enseignante a l’air dynamique, sérieuse, les cours sont préparés et les exercices
corrigés ; le matériel scolaire est de bonne qualité et il est utilisé. D’ailleurs le nouveau
matériel acheté par Kedar cette année, parti de Katmandu le 10 mars, arrive pile le même
jour que nous, le 15 avril. Il a été transporté en bus jusqu’à Surket, puis à dos de
mulet pendant 10 jours !
2 Kagkot et les autres hameaux font partie d’un découpage administratif qui porte le nom de Mukot,
le village le plus éloigné.
3 Mais 3 jours plus tard, des WC auront été construits !
Réunion avec le comité de l’école
Prévue le lendemain matin, elle est reportée l’après-midi car les villageois, revêtus de leurs
plus beaux costumes, tiennent à nous offrir un spectacle de danses traditionnelles auquel ils
prennent eux-mêmes grand plaisir.
Le comité de l’école comprend une vingtaine d’hommes (pas de femmes) dont les 3
responsables du village et celui de la jeunesse, l’équipe enseignante, Kedar (qui fait l’interprète et explicite longuement le projet) et nous.
Après les remerciements d’usage, nous sommes étonnées par la motivation de ces
personnes et leur sens du bien-être collectif. L’un des responsables remet ainsi en place un
jeune homme (à l’air d’ivrogne) qui briguait un poste de professeur à l’école : le projet doit
servir à la collectivité lui dit-il publiquement, et non à des fins d’enrichissement personnel.
C’est d’ailleurs ce qui a aussi motivé le fait d’embaucher comme cuisinier quelqu’un venant
d’ailleurs et non pas un villageois, ce qui aurait suscité des jalousies.
Le fait d’apporter un soutien financier à l’école débloque des fonds publics :1 million de
roupies cette année et l’an passé qui vont servir à la construction d’un nouveau bâtiment.
Pour le futur pensionnat, Kedar attend des fonds d’une association « Ecoliers du Monde ».
Les villageois ont apporté des pierres et du bois et la nouvelle construction a déjà
commencé, mais suscite plein de discussions avec les maçons. Kedar s’improvise
architecte, leur donne des conseils et des plans ! On repart à zéro sur un autre
emplacement, on va déplacer 3 chortens pour agrandir l’espace de la cour de récréation…
La question de l’enseignement du tibétain est posée : les villageois pourraient contribuer à
financer un enseignant quelques heures par semaine, mais Kedar a aussi l’idée qu’un lama
Tulku venu en visite l’an dernier pourrait aussi s’intéresser à cela et y participer
financièrement. A suivre. En tout cas, les livres d’apprentissage du tibétain fournis
gratuitement à Kedar par une association font la joie de certains villageois avides
d’apprendre à lire dans leur langue maternelle !
On parle aussi et surtout d’un autre enseignant pour assurer l’an prochain un niveau de plus
(les enfants qui auraient pu aller en classe 2 cette année ont été envoyés à Dunaï où ils sont
entrés directement en classe 5, les niveaux entre écoles étant complètement différents)
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