Visite de la Buddha Smile School de Sarnath

février 2009

 

L’école

Des notre arrivée, le mardi 10 février, nous avons été chaleureusement accueillis par Rajan et son mari Sukhdev. Trés impatients de découvrir l’cole, nous nous sommes rendus tout de suite dans les classes. Malgré la construction de 2 nouvelles salles l’été dernier, permettant de passer de 6 à 8 classes, celles ci restent trés exigües et bruyantes.

Il s’agit en réalit de 8 box répartis sur 2 étages et qui communiquent entre eux par un coté qui ne ferme pas! Toutefois, les enfants y rencontrent un climat trés chaleureux ou tout est fait pour les encourager à travailler et leur donner espoir en l’avenir.

Il y a 3 classes maternelles†aux effectifs chargés:

-la nursery: 38

-la lower kinder garden: 45

-la upper kinder garden: 34

Ainsi que 5 classes primaires:

-la classe 1 qui correspond au CP accueille 23 enfants,

-la classe 2: 33

-la classe 3:19

-la classe 4: 17

-la classe 5 seulement 11 èléves qui sont préparés pour l’
entrée en sixième .

Beaucoup d’enfants ont un retard scolaire et comme ils n’ont pas d’état civil ,Rajan leur attribue souvent un age inférieur àla réalité pour leur admission en sixième.

 

L’absentéisme est controlé par Rajan qui cherche à savoir pourquoi un enfant est absent : maladie, parti travailler au loin avec sa famille pour quelques jours, retourné parti mendier comme la petite Barka et ses fréres et sœurs, trop fatigué aprés un travail de nuit ou pas de sollicitation des parents qui ne réveillent pas les enfants . Nous avons noté l’ absence d’environ 20 à 25 enfants selon les jours.

La classe des plus petits est pleine de vie , à l’aide de comptines ils apprennent l’alphabet, à compter en Hindi et en anglais, le nom des fleurs , des fruits, des animaux… on y danse et on y chante gaiement mais pour certains enfants fatigués et en mauvaise santé il est difficile d’adhérer aux activités proposées. L’effectif est important, sur les 38 enfants inscrits , une bonne trentaine sont présents. Il n’y a pas de mobilier, les enfants sont assis par terre sur un tapis et les enseignantes ont peu de matériel pour travailler. Les enfants de la nursery doivent rester dans leur box toute la matinée y compris pendant la récréation aprés le repas. Les enseignantes font alors un petite pause et c’est une grande fille qui vient les surveiller. Nous avons été  frappés par la rudesse envers les enfants à ce moment là, les coups pleuvent et beaucoup de petits pleurent . Nous en avons parlé à Rajan qui a pris conscience de ce problème et doit en parler mais d’aprés elle , les plus grandes reproduisent le climat de violence familiale.

Pendant la pause, Jagdish, le frère de Rajan qui est principal de l’école, fait office d’infirmier ,soigne les plaies, les brûlures, les contusions et donne les médicaments si besoin. Certains enfants semblent avoir la gale.

En ce qui concerne l’état de santé des enfants, un garçon  qui a perdu une jambe accidentellement,n’a pas de prothése et se déplace avec une béquille, un autre a subi une électrisation et a été sérieusement brûlé au corps et au visage, un autre a perdu la vision d’un œil.

D’aprés Rajan, certains subissent des violences familiales importantes en particulier des petites filles abusées par des péres alcooliques.

En début de matinée, les plus grands qui sont scolarisés en sixiéme dans un collége passent chercher leur boite contenant leur repas du midi, celui ci est payé par le budget des 220 repas que nous finançons .

Les collégiens sont propres , complétement transformés, difficile de les imaginer vivre dans des cabanes en toile et de penser que quelques annues plus tôt ils étaient aussi sales et mal vêtus que les plus jeunes. Ils sont sérieux, ont envie de réussir malgré les conditions si difficiles de vie. En fin d’aprés midi, au retour du collége, Jagdish, leur donne des cours de soutien.

Vers 10h30, le repas est servi pour tous les enfants. La cour étant trop petite depuis la construction des 2 nouvelles classes, le repas n’est plus servi dehors mais dans les classes. Les plats arrivent directement de la cuisine du restaurant de Sukhdev par des portes qui communiquent à chacun des étages. Pas de lavage de mains avant le repas, Rajan et son Èquipe sont tout à fait d’accord sur la nécessité de cette mesure d’hygiéne mais l’achat du savon liquide (nécessité d’un flacon de 250 ml par jour) revient à 55 roupies par jour et Rajan voudrait savoir si nous sommes prêts à financer cette dépense.

Le repas est copieux, riz en quantité, dal ( lentilles), légumes frais et fruits frais, parfois chapatis mais beaucoup de petits n’aiment pas les légumes . (Jamais d’œufs ni de viande.)

Aprés le repas, les enfants descendent leur assiette et se rincent les mains.

Le samedi est un jour un peu particulier, il est consacré aux activités artistiques ( dessin, peinture, chant, musique et danse) et Sukhdev leur prépare un repas amélioré comme du riz Byriani.

Les enseignantes ne parlent pas anglais et c’est donc difficile de communiquer avec elles.

Le départ des enfants est un grand moment, l’organisation est impeccable. Avant de quitter la classe, ils font une priére afin d’Ítre protégés d’un éventuel accident pendant le retour puis chacun se range dans la cour en fonction du véhicule qu’il doit prendre et de la place qu’il doit occuper. Un grand ´tuk tuk fait 2 tours avec à chaque fois environ 30 enfants à bord, le minibus (9 places en Europe) transporte au moins 54 enfants, un autre petit riskshaw prend une dizaine d’enfants, d’autres repartent à pied. A chaque fois, les plus petits sont entassés debout devant , il ne vaut mieux pas penser à un coup de frein brutal!

 

Visite de quelques lieux de vie:

A Sarnath , des familles vivent dans des cabanes de toile en bordure de la route sur un terrain trés sale, entouré d’eau stagnante. Dés notre arrivée, nous comprenons l’absence de certains enfants, une épidémie de rougeole s’est déclarée. Certains enfants sont trés malades, ils toussent, semblent avoir une forte fièvre mais ils n’ont comme refuge que de s’allonger directement sur le sol sans même une couverture pour certains. Spectacle qui fend le cœur !

L’aprés midi même, Rajan chargera le chauffeur du minibus de conduire ces enfants chez le médecin. D’aprés Rajan, les familles ne font pas vacciner les enfants ( trop cher) et se contentent de faire des pujas ( priéres) pour les protèger. Des vaccinations sont prises en charge par Amistad effectuées par des médecins sérieux car il aparaît que certains sont capables d’injecter de l’eau à la place du vaccin . ( tout est bon pour faire du profit†!).

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Aucun confort dans ses cabanes, pas d’eau, pas de toilettes, le danger de la route en permanence, seul un branchement clandestin au rèseau électrique permet le confort d’une petite amoule électrique.

Il arrive que les familles se nourrissent en tuant les rats et les cochons sauvages. Récemment un bébé de 2 mois a été emporté par un chat pendant une nuit et retrouvé mort !

Deuxième lieu de visite , à l’entrée de Varanasi où les cabanes sont situées sur un terrain vague entouré de maisons plutôt aisées.
Là, vivent surtout des familles de réfugiés du Bangladesh , il s’agit de réfugiés économiques sans papiers, ils sont de religion musulmane. La plupart vivent de la récupération de déchets. Environ 25 enfants fréquentent le BSS. Tous les enfants sont pieds nus, juste un point d’eau, pas de toilette ni d’électricité et pendant la mousson il paraît que le terrain est tout inondé. Nous reconnaissons les enfants du BSS aux pulls qu’ils portent apportés l’an dernier par Chantal.

 

Nous terminons notre visite par le village des lépreux. 20 enfants seulement sont scolarisés au BSS, les autres ne vont pas à l’école mais sont trés demandeurs. Faute de place, Rajan a dû faire un choix trés difficile. Les grands parents de ces enfants sont atteints de la lèpre, le gouvernement leur a donné une piéce pour vivre et le droit à quelques soins. C’est dans cette pièce que les grands parents hébergent leur famille. Celles ci étant trés nombreuses, la surpopulation est flagrante. Toutefois, le village dispose de points d’eau et d’électricité.

Nous y rencontrons une jeune femme d’environ 25 ans, elle attend son dixième enfant mais  en adéjà perdu 6 . Rajan nous dit que pendant les prochaines vacances d’été elle essaiera de développer la contraception,un gros travail en perspective!

A chacune des visites, le présence de Rajan est trés appréciée, elle est tout de suite trés entourée, chacun a quelque chose à raconter, une demande à formuler, (souvent des problèmes de santé). C’est une véritable assistante sociale qui en plus de l’aide apportée aux enfants vient aussi soulager les familles.

Impressionnant !

 

 

Les Ètudiants du CIHTS

Malheureusement, je les ai trés peu vus pendant mon séjour. 6 étaient partis à Dolanji pour les 80 ans de l ‘Abbot, (ils avaient obtenu une autorisation spéciale de sortie car ils n’ont pas de vacances d’hiver) les autres étaient trés pris par des conférences importantes. Je n’ai pu les voir tous (sauf Tsering Dolker) que la veille de mon départ; ils vont bien et sont ravis de leur cadre et de leurs conditions de vie. Ils ont tous beaucoup changé. J’ai pu remettre leur argent  à chacun .

Ugyen a fait le maximum pour nous être agréable, se démenant au maximum pour nous obtenir une belle chambre, organisant les rencontres, les visites…

En ce qui concerne les étudiants Bön à Sarnath, effectivement, Ugyen m’a confirmè qu’ils Ètaient un peu isolès, pas toujours bien acceptès par les autres.

Au CIHTS,nous avons rencontré l’oncle de Yungdrung Wangyal que je parrainnais à Dolanji. Il est Geshé et responsable du département des études tibétaines. Nous avons parlé du Mustang, de notre nouvelle orientation pour développer l’aide dans des écoles du Népal afin d’éviter aux jeunes enfants une séparation familiale trés difficile. Il est tout à fait d’accord avec ce projet. Au cours de cette conversation, nous avons appris que la petite nonne qui vient d’arriver à Dolanji est la nièce d’Ugyen Buthi. (moment inattendu aussi avec la rencontre du gand pére de Yungdrung Wangyal rencontré en septembre 2006 à Jarkhot lors du voyage au Mustang, il est venu faire soigner son cancer de l’estomac.)

J’ai aussi rencontré Gyalpo, qui vient du Dolpo et qui est pris en charge par action Dolpo. C’est un garçon charmant, prêt à nous aider en cas de besoin.

Monique